Aurelien MORISSARD - Photojournalist
  • Portfolio
  • Publications
  • Insta
  • |
  • Galerie Clients
  • |
  • Info
  • Contact
  • |
  • Mon panier
Search

L’après Irma, des premiers jours décisifs

"On s’est calfeutrés dans la salle de bain comme on a pu avec ma famille. On a pris des matelas pour se protéger tant bien que mal. Ma femme et mes enfants dans la baignoire. Je voyais même les murs en béton qui m’entouraient, trembler et faire des va-et-vient",  témoigne monsieur Prepognot alors qu’une équipe de secours débarque pour une première mission de reconnaissance. Je les accompagne.

Dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017, l’île de Saint-Martin (Antilles) s’est retrouvée sur la trajectoire de l’ouragan le plus dévastateur qu’auront connu les îles du Nord des Antilles. Son nom : Irma. Quelques jours plus tard, me voici dans l’avion au côté des secouristes dépêchés afin d’aider la population après le passage meurtrier d’Irma. Je me souviens que plus nous nous rapprochions de Saint-Martin, et plus nos yeux à travers les hublots constataient avec effroi le résultat de la violence des vents. Rien qu’un avant-goût pourtant de ce que nous allions vraiment observer sur place. À notre descente sur le tarmac, l’odeur de la mort nous accueille. Déjà cinq jours qu’Irma a fait son oeuvre. On espère tous qu’elle soit d’origine animale.

Les sinistrés ont été le plus souvent livrés à eux-mêmes les premiers jours car l’Armée (de terre, de l'air, de la marine nationale), la gendarmerie, la sécurité civile et de nombreuses associations n’ont pu intervenir qu’à partir du 8 septembre, après le passage de José, un second ouragan, près des îles.

Qu’a laissé Irma derrière elle ? Un paysage fracassé. Il faut fermer les yeux pour se rappeler des plages paradisiaques qu’offrait Saint-Martin à ses habitants mais aussi à ses touristes. Doit-on rappeler que le tourisme – dont la période dense court d’habitude d’octobre à mai – constitue la plus grosse ressource économique de l’île ? Si le passage de l’ouragan fait fuir les visiteurs, cela pourrait impacter l’emploi et le quotidien des ménages au cours des prochains mois. Une chose est sûre, après les dégâts causés par Irma, Saint-Martin aura besoin de temps pour panser ses plaies et rebondir.

(Texte de Gwenaelle Fliti)

L'après Irma
L'après Irma
(J+5) La puissance des vents de l’ouragan Irma a dépassé les 360km/h sur l’île de Saint-Martin. Des containers de plusieurs tonnes, des bateaux, des voitures, ont été balayés comme de simples jouets. Sur le tarmac de l’aéroport régional de Grand-Case Espérance, cet avion de tourisme, ainsi que d’autres, ont été retournés par les vents.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) À Oyster Pond, un des quartiers résidentiels les plus aisés de la partie française de l’île, la verdure a disparu du paysage. Les palmiers qui tiennent encore debout sont privés de leur splendeur.
L'après Irma
L'après Irma
(J+5) Dans le quartier de Sandy Ground, sous un soleil accablant, plusieurs centaines de sinistrés font la queue sur le parking d’un centre commercial. Les magasins ne sont toujours pas en état d’ouvrir leur porte dans ce quartier pauvre de Saint-Martin, la faute à un défaut de ravitaillement de marchandises ou à cause des dégâts subis. Un point de distribution de nourriture et d'eau minérale a été mis en place par des secours, sécurisé par quelques militaires.
L'après Irma
L'après Irma
(J+7) Une semaine après le passage de l’ouragan, le plein d’essence est limité à vingt euros dans les stations-services. Sur la Nationale 7, devant une station-service près de l’aéroport, une file d’attente de plusieurs centaines de mètres de véhicules. L’attente interminable se finit à pied avec des jerricans pour certains conducteurs.
L'après Irma
L'après Irma
(J+6) À partir du 9 septembre, entre 1000 et 1500 personnes sont évacuées chaque jour depuis l’aéroport de Grand-Case Espérance vers la Guadeloupe. Femmes, enfants, personnes âgées et surtout les blessés sont évacués en priorité par l'armée française après plusieurs heures d’attente aux divers checkpoints mis en place en amont de la route qui mène à l’aéroport régional.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) À Quartier d'Orléans, au collège Saint-Martin III, des jeunes du quartier aident à décharger la marchandise d’un camion de fret. Plus d’un million de litres d’eau ont été acheminés vers Saint-Martin. L’eau potable n’existe plus depuis le passage de l’ouragan Irma. Les usines de dessalement d’eau de mer ne fonctionnent pas non plus à cause du manque d'électricité dans l’île.
L'après Irma
L'après Irma
(J+7) Les habitants de la rue de Concordia, à Marigot, s’organisent et d’autres sont à pied d'œuvre pour déblayer les débris qui jonchent le sol. Plus de 90% de l’île a été détruite selon la collectivité de Saint-Martin et l’acheminement sur place des engins de génie civil afin d’aider la population à été retardé par la présence de José, un second ouragan de catégorie 5.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) Les dégâts sur l'hôtel Oyster Bay Beach Resort et la marina, frontière entre le côté néerlandais et le côté français de Saint-Martin. Durant cette nuit du 6 septembre, ce sont de puissantes vagues et des creux de plus de 8 mètres qui se sont écrasés sur les façades des hôtels exposés le long du front de mer. Les loueurs de bateaux et leur flotte ont énormément souffert. Beaucoup de bateaux ont été emportés au large ou drossés sur la côte.
L'après Irma
L'après Irma
(J+8) La plupart des pharmacies ont été touchées ou détruites par l’ouragan. Très certainement pillées les premiers jours. Dans un entrepôt de stockage de médicaments à Grand-Case, des membres des Pompiers de l’Urgence Internationale (PUI) et des habitants se croisent, au milieu de milliers de cartons renversés ou encore en rayon. Chacun tente de récupérer quelques médicaments indispensables comme les insulines, les sérums antitétaniques, de simples aspirines ou du lait pour bébé.
L'après Irma
L'après Irma
(J+7) Afin de limiter les pillages, d’assurer la sécurité des sinistrés, des commerces et des sites sensibles, des régiments de l’armée de terre, de parachutistes et de la légion étrangères, des membres du GIGN et GIPN ont été déployés sur l’île. Quelques échanges avec certains habitants sont nécessaires afin de justifier leur présence sur Saint-Martin. Mais la plupart les accueille chaleureusement et les remercie.
L'après Irma
L'après Irma
(J+7) L’accès à l’eau potable pour les foyers de Saint-Martin dépendent exclusivement de l’usine de dessalement d’eau de mer dont les modules de filtrage et les réseaux de tuyauterie ont été grandement endommagés par Irma. En plus des distributions de bouteilles d’eau, certains habitants s’approvisionnent en eau, non potable, mais néanmoins nécessaire pour se laver, pour la vaisselle ou pour remplacer la chasse d’eau des toilettes. La remise en état du réseau d’eau potable prendra plusieurs mois, et une fois rétablis, ils devront être nettoyés et désinfectés avant qu’on puisse à nouveau boire au robinet.
L'après Irma
L'après Irma
(J+5) Les décombres de la rue de Sandy Ground à Baie Nettlé, cinq jours après le passage d’Irma. La Baie Nettlé est une langue de sable situé entre la Mer des Caraïbes et le lagon de Simpson Bay, situé au sud-ouest de l’île. Avec l’exposition directe sur le front de mer et les creux de 8 mètres, les véhicules ont été balayées par les vents, les toitures arrachées et les pièces à vivre des résidences vidées de leur contenu.
L'après Irma
L'après Irma
(J+5) "On s’est calfeutrés dans la salle de bain avec ma famille. On a pris des matelas pour se protéger tant bien que mal. J’ai mis ma femme et mes enfants dans la baignoire. Je tenais les matelas contre la porte, je voyais même les murs en béton qui m’entouraient, trembler et faire des va-et-vient", témoigne monsieur Prepognot, locataire à la Résidence Parapel dans le quartier de Concordia.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) Le centre commercial West Indies sur le front de mer de Marigot. Le secteur du commerce est l’un des principaux secteurs d’activités à Saint-Martin, d’après l’INSEE, avec celui de l’hébergement & restauration. Et le commerce est très lié au tourisme.
L'après Irma
L'après Irma
(J+6) Un policier, résidant à Saint-Martin depuis 1 an avec sa famille, assiste à l’arrivée, en hélicoptère Puma, du Président de la République Française, Emmanuel Macron, sur le tarmac de l’aéroport régional de Grand-Case Espérance, après un vol de reconnaissance au dessus de l’île.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) L’ONG Télécoms Sans Frontière (T.S.F.) et l’établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (EPRUS) travaillent main dans la main afin de dresser une antenne de réseau satellitaire, près de l’aéroport de Grand-Case Espérance. Cette dernière est destinée à améliorer le réseau mobile, totalement détruit par l’ouragan, partiellement remis en place sur l’île et saturé par les nombreuses sollicitations.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) Neuf jours après le passage de l’ouragan, environ 15% du réseau électrique a été remis en service, essentiellement dans les zones où les câbles sont enterrés. Les équipes d’EDF reconstruisent partiellement le réseau électrique aérien, sur la rue de Hollande à Marigot. Les dégâts sont beaucoup plus importants sur ce réseau dont les gros fils noirs jonchent les rues.
L'après Irma
L'après Irma
(J+10) Une patrouille de légionnaires du 3ème Régiment étranger d'infanterie (REI) venue de Guyane (Kourou) dans le quartier de Cul-de-sac. Pendant plusieurs jours, les légionnaires ont participé à la sécurisation de la partie française de l'île et ont participé à de multiples opérations d'assistance auprès de la population.
L'après Irma
L'après Irma
(J+8) La majeure partie des toits ayant été arrachée lors du passage d’Irma, les sapeurs-pompiers volontaires du Groupe Secours Catastrophe Français (GSCF) aident une famille à la réparation du toit de leur habitation. Les nombreux toits en tôle de Saint-Martin n’ont pas résisté longtemps devant la puissance dévastatrice d’Irma.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) Le même jour que Super U, un petit supermarché a pu rouvrir ses portes, plus d’une semaine après le passage de l’ouragan. Positionné dans l’entrée de cet épicier de Marigot, un homme régule les entrées et sorties et assure la sécurité de l’établissement. Certains produits sont évidemment absents des rayons, notamment les surgelés et quelques produits frais, pour des raisons de réassort et de stockage.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) Beaucoup d’habitations ont eu leur toit en tôle arraché par les rafales de vent. En bord de mer, ce sont les flots qui ont fait le plus de dégâts en emportant le contenu de l’intérieur des maisons à travers fenêtres et portes. Le déblayage des rues est une des priorités pour permettre aux professionnels de réaliser les travaux de première urgence permettant de disposer de maisons à nouveau habitables.
L'après Irma
L'après Irma
(J+9) Portrait d'une famille, au seuil de leur maison, dans Quartier d'Orléans. Un des quartiers les plus défavorisés de l’île où certaines familles n’avaient jamais vu les secours, durant toute la première semaine post-Irma et ont toutes les peines du monde à s’approvisionner.
L'après Irma
L'après Irma
(J+5) L’ouragan Irma a littéralement vidé l’intérieur des chambres de l'hôtel Mercure, au pied de la Baie Nettlé de Sandy Ground, cette nuit du 6 septembre. En dévastant les paysages et les infrastructures de l’île, Irma a détruit le pilier de son l’économie, le tourisme, qu'il faudra entièrement rebâtir afin de donner un avenir aux habitants.
Ce site utilise des cookies. En savoir plus
Fermer